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Le Parisien
a day ago
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« Elle n'agissait jamais comme une star » : qui était Laura Dahlmeier, la biathlète tragiquement décédée ?
Troquer les skis et la carabine pour le piolet, la lumière des podiums pour celle des sommets, les pistes damées pour la verticalité. Cette seconde vie loin des globes de cristal et des compétitions de biathlon, Laura Dahlmeier s'y était consacrée avec la même intensité. Devenue guide de haute montagne certifiée en avril 2023, l'ancienne reine du biathlon connaissait les lois des terrains alpins. Ses beautés. Ses silences. Ses pièges aussi. Dans ce décor qu'elle aimait tant, l'Allemande de 31 ans y a tragiquement perdu la vie. Ce lundi 28 juillet, la double championne olympique a été emportée par un éboulement de pierres lors de l'ascension du pic Laila, à 5 700 m d'altitude, dans la chaîne du Karakoram, au nord du Pakistan. L'isolement extrême de la zone a rendu toute tentative de sauvetage impossible , scellant son sort dans ce piège cruel. Une fin brutale. Injuste. Laura Dahlmeier n'a pas simplement brillé sur la scène du biathlon, elle l'a dominée avec une précocité désarmante. Révélée aux Championnats du monde juniors à Obertilliach (Autriche) en 2013, la biathlète de 20 ans rafle trois titres - individuel, sprint, relais - et s'offre une médaille d'argent en poursuite. C'est en 2017, à Hochfilzen, toujours en Autriche, que la native de Garmisch-Partenkirchen, en Bavière, entre définitivement dans la légende. Cette année-là, elle frôle le Grand Chelem : cinq médailles d'or - individuel, mass start, poursuite, relais, relais mixte. Seul le sprint lui échappe de peu, avec une deuxième place. À 25 ans, la septuple championne du monde referme la parenthèse de la haute compétition. Sans jamais vraiment tourner le dos à sa discipline. Consultante régulière pour la chaîne allemande ZDF, elle est restée une voix familière du biathlon. Laura a marqué le circuit, aussi bien par son palmarès que par sa personnalité unique. « Atypique, précise Stéphane Bouthiaux, directeur des équipes de France. Un soir, après un titre important en 2017, elle a célébré sa victoire, alors qu'une course l'attendait le lendemain. Ça ne l'a jamais empêché d'être pleinement concentrée pour la suite. » Chez Laura, tout partait de son envie, de sa passion viscérale pour la montagne. « L'amoureuse des activités en plein air », comme le décrit sa biographie Instagram, a même présenté un film sur l'alpinisme intitulé United by Summit – From Biathlon to Extreme Climbing en 2022. « En pleine compétition, elle préférait parfois partir seule en montagne, plutôt que de suivre les entraînements », se souvient Bouthiaux. Ce qui frappait aussi, c'était la simplicité de ce poids plume de 1m62. « Elle n'agissait jamais comme une star, y compris dans sa manière d'être et son style vestimentaire. C'était un plaisir de la croiser en compétition, toujours souriante, agréable. C'est un énorme choc », conclut-il, encore bouleversée par sa disparition.

L'Équipe
6 days ago
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« Je me sens toujours appelée par l'eau » : la légende américaine Katie Ledecky ambitieuse lors des Mondiaux de Singapour
À vingt-huit ans, Katie Ledecky, la nonuple championne olympique aux vingt et un titres mondiaux reste une référence qui étonne par sa longévité. Ce jour d'avril, dans la moiteur floridienne, elle nous interpelle de l'autre côté de la rue. En short et casquette, Katie Ledecky ne fait pas cas de son extraordinaire palmarès. Pendant près d'une heure, elle balaie sa carrière depuis qu'elle a été sacrée championne olympique à quinze ans, sur 800 m, aux Jeux de Londres (2012). Une longévité rare dans la natation, d'autant plus pour une femme. Ses neuf titres olympiques et vingt et un mondiaux ne semblent pas éroder ses qualités. En atteste son record du monde du 800 m amélioré le 3 mai dernier (8'4''12). Et même si, en ouverture des Mondiaux à Singapour (séries dans la nuit de samedi à dimanche), la jeune femme de vingt-huit ans devrait subir la loi sur 400 m de la Canadienne Summer McIntosh, qui lui rend dix ans, l'aînée reste plus motivée que jamais. Les chiffres marquants sur Katie Ledecky « Il y a un an, vous remportiez quatre médailles dont deux d'or aux Jeux Olympiques de défi dans l'eau s'est mieux déroulé que mon français à l'oral (elle rit). Sérieusement, j'ai adoré. À Paris, vous avez organisé de superbes Jeux, l'ambiance à la piscine était incroyable, la compétition formidable. Tout ce que l'on pouvait rêver de mieux. Et je suis plutôt satisfaite de mes performances. Je me suis autorisée un mois de repos, j'ai pas mal voyagé en septembre et octobre pour différents événements, en reprenant progressivement l'entraînement. Et fin octobre, j'étais de retour ici, avec ma routine. « J'adore l'entraînement. Je m'amuse en compétition mais j'aime surtout les défis que pose l'entraînement » N'est-ce pas difficile de plonger dans la routine après de tels événements ?Non, j'adore ça ! J'adore l'entraînement. Je m'amuse en compétition mais j'aime surtout les défis que pose l'entraînement, avec cet objectif de toujours s'améliorer. Les hauts et les bas, les bons et les mauvais jours, ça y participe. J'ai à la fois besoin de défis et d'un cadre routinier, mais en étant toujours entourée des personnes qui aspirent aux mêmes objectifs que moi. Quels étaient vos rêves de petite fille ?Sûrement pas de devenir une championne ! Je me souviens d'avoir regardé les Jeux de 2004 à la télé, j'avais commencé la natation un an plus tôt, mais ce n'était pas un rêve. Même en 2008, j'encourageais les nageurs américains, mais sans m'y voir quatre ans plus tard. Ce n'est qu'à treize ans, que tu commences à comprendre ce que ça représente, ce qu'il faut faire pour se rapprocher des chronos des meilleures, que la bascule s'est opérée. En natation, qui vous a inspirée ?Mon frère, qui avait trois ans de plus que moi. Je l'admirais et je l'ai suivi à la piscine. Michael Phelps aussi, parce que j'ai grandi dans le Maryland, dont il est originaire. Comme Katie Hoff (7 titres mondiaux). Je me souviens aussi de Kate Ziegler (4 titres mondiaux, elle a fait tomber le plus vieux record du monde en 2007, sur 1 500 m), la première olympienne que j'ai croisée dans une compétition réunissant les États de Washington, du Maryland et de Virginie. J'ai été bercée par ces champions, qui venaient nous montrer leurs médailles ou organiser des stages, ou les nageurs plus âgés de mon club qui étaient vraiment gentils avec moi. Ça m'a incité, toutes ces années, à accepter ce rôle de modèle pour les plus jeunes. Et c'est encore une motivation. « J'ai lu que Léon Marchand considérait l'eau comme un espace protecteur ; pour moi, ce serait plus un espace de jeu » Quelles ont été vos premières sensations dans l'eau ?J'adorais ça ! Je jouais beaucoup, j'apprenais les mouvements. Mais je ne savais pas encore respirer, je m'arrêtais sur la ligne d'eau, je m'essuyais le nez, je respirais, puis je faisais deux mouvements de plus et je rattrapais la ligne (elle grimace). À la fin de mon tout premier été, je me suis fixé de nager 25 mètres sans m'arrêter. Mon premier exploit ! À l'automne, j'ai commencé à beaucoup progresser, à participer à des compétitions. Mais ce que j'aimais, c'étaient les entraînements très tôt, quand on faisait les fous dans l'eau. J'ai lu que Léon Marchand considérait l'eau comme un espace protecteur ; pour moi, ce serait plus un espace de jeu. On joue avec l'eau, on cherche à s'unir à elle, à la travailler. Elle nous est familière. Je suppose que cela explique que j'aie choisi les longues distances. Même si je crois qu'elles m'ont choisie plutôt que l'inverse. Mes coéquipiers redoutaient ces épreuves ; moi, j'étais plutôt bonne, je les battais régulièrement, et je me suis dit que je devrais probablement m'obstiner là-dessus. Ça me plaisait et correspondait à ma mentalité, à une certaine éthique de travail. Katie Ledecky, héritière et singulière Pourtant, nageurs et spectateurs préfèrent souvent le sprint, estimant que les longues distances ne sont pas très comprends que certains considèrent les épreuves longues comme fatigantes et ennuyeuses, mais elles peuvent être très intéressantes. L'idée qu'elles nécessitent d'adopter et ressentir un certain rythme, de gérer son énergie autant que les adversaires, de réfléchir pour comprendre chaque étape... « A mesure que je progressais sur les 100 et 200 m, j'ai essayé d'appliquer les mêmes principes aux épreuves de fond, sur le départ, les virages, les coulées. Ca m'a donné confiance pour le 800 m et le 1 500 m » En même temps, vous vous aventurez sur 200 m. Pourquoi ?Au début, c'était dans l'espoir d'entrer dans le relais américain. Je voulais vivre ce moment de partage. Ensuite, j'ai commencé à me qualifier individuellement pour cette épreuve. Et j'ai même gagné (championne du monde en 2015). Mais l'objectif reste d'être aussi rapide que possible pour aider le relais. En travaillant sur le 200, mon 100 m a progressé aussi. À l'époque, le 1 500 m n'était pas encore une épreuve olympique (c'est le cas depuis 2021). Dès la fin des Jeux de Londres et mon premier titre, je me suis dit que ce serait génial de disputer d'autres courses à Rio (en 2016). J'ai adoré le défi de nager du 200 m au 1 500 m aux Mondiaux. En revanche, depuis que le 1 500 m est olympique, même si je souhaite toujours contribuer au relais, je privilégie les distances individuelles longues. Vous dîtes que la confrontation directe est un moteur...C'est génial de pouvoir courir contre des filles qui ont la même vitesse que vous, ou sont plus rapides. D'observer comment elles s'y prennent. Ces dernières années, c'est ce que j'ai vécu avec Ariarne Titmus ou Summer McIntosh. Sur le 400 m, Summer sera la favorite à Singapour, mais j'aime à penser que j'ai fait progresser la distance (3 records du monde entre 2014 et 2016) dans la façon de la considérer. Summer et Ariarne y contribuent aussi, à leur manière. Et j'essaie de m'accrocher. Concernant les longues distances, j'ai apporté un regard neuf en les considérant comme du sprint, en abordant la course à un rythme soutenu et de le maintenir, sans flancher. C'était nouveau, et assez unique. À mesure que je progressais sur les 100 et 200 m, j'ai essayé d'appliquer les mêmes principes aux épreuves de fond, sur le départ, les virages, les coulées. Ça m'a donné confiance pour le 800 m et le 1 500 m. « Depuis mes tout premiers Jeux, je me suis imposée de rejeter l'étiquette de « star » qu'on m'a collée » Comment expliquez-vous votre longévité ?Je sais, bien sûr, que la natation est un sport exigeant et éprouvant, peut-être encore plus quand on nage sur de longues distances. Mais j'ai cette capacité à me projeter vers la suite. Attention, je célèbre mes victoires, je profite de l'instant présent et je m'accorde des pauses de temps en temps. Mais je me sens toujours appelée par l'eau pour me remettre au travail. Le deuxième facteur important, ce sont les gens qui m'entourent, mes coéquipiers, mes entraîneurs, qui me donnent envie d'aller à la piscine et me mettent au défi pour rendre le processus toujours ludique. Et puis, depuis mes tout premiers Jeux, je me suis imposée de rejeter l'étiquette de « star » qu'on m'a collée. Je suis restée comme j'ai toujours été, à vouloir battre mes records, quels qu'ils soient. Mes parents ou mes entraîneurs ont très bien réussi à m'inculquer qu'après ma première médaille d'or olympique, à laquelle je ne croyais pas, le reste de ma carrière serait comme une cerise sur le gâteau. J'avais déjà accompli plus que je ne l'aurais imaginé. Avoir changé d'entraîneur ou de lieu de préparation, était-ce aussi une façon de se renouveler ?Oui, même si c'était involontaire. Je trouve assez unique d'avoir eu quatre entraîneurs au cours des quatre Jeux auxquels j'ai participé. Ils m'ont aidée à garder de la fraîcheur, une approche originale en changeant à la marge ma vision du sport, avec des partenaires, un environnement et des ambiances suffisamment différents pour raviver ma curiosité. Ma chance, c'est que ça n'a jamais été un bouleversement : après mes premiers Jeux, Yuri Suguiyama a été recruté par une université et c'était un souhait. Bruce Gemmel est arrivé, qui était le coach idéal à ce moment de ma carrière. Après Rio, je suis allée à Stanford (avec Greg Meehan), et après Tokyo, ayant fini mes études universitaires et comme j'avais un fort désir de revenir dans l'Est du pays, mais avec du soleil, j'ai choisi Gainesville et Anthony Nesty. « C'est rare pour un athlète d'avoir l'opportunité de disputer des Jeux à domicile. La carrière de Michael Phelps n'a pas coïncidé avec cette chance. Je ne veux pas la laisser passer » Quelle épreuve considérez-vous comme "votre "course ?Peut-être le 800 m ça reste ma première médaille d'or olympique. Et à Paris, j'ai ressenti une pression inédite, parce qu'elle venait de moi. Je n'aime pas me focaliser sur des chiffres, mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser à quel point ce serait spécial. Quand j'ai touché le mur, j'ai ressenti beaucoup de soulagement. C'est difficile à admettre, car je préfère de loin la joie et l'excitation. Je vous rassure, le bonheur a pris le dessus dès que j'ai vu ma famille devenir folle. Et puis, le 800 m de Paris était le 3 août, comme aux Jeux de Londres. J'avais coché cette date comme un anniversaire à ne pas manquer. À quoi pensez-vous lorsque vous nagez ?Ça varie. C'est même très différent quand il s'agit d'une séance ou d'une compétition. En course, je compte les tours, je pense à mon rythme, à ma nage, à ce que mon corps ressent, à tout ce qui m'entoure. J'essaie d'identifier les sensations, bonnes ou mauvaises. Parce que ça fait très mal, et qu'il faut s'imposer une voix positive dans sa tête, comme un conférencier qui vous motiverait. Au milieu du 1 500 m de Tokyo, j'ai soudain pensé à mes grands-parents et ça m'a remplie d'amour. Ça a joué comme un mécanisme de distraction de la douleur. J'y ai réfléchi après, j'ai voulu m'en souvenir pour Paris. Et j'ai anticipé ce moment. Quand il a surgi, j'ai pensé à mes coéquipiers, j'ai répété leurs noms en boucle. C'était une astuce pour me souvenir de tout le travail fourni, qui devait me conforter dans ma capacité à aller au bout. Ça m'a donné un sacré coup de boost. Vous avez déjà annoncé que vous continueriez jusqu'aux Jeux de Los l'espère, oui. C'est rare pour un athlète d'avoir l'opportunité de disputer des Jeux à domicile. La carrière de Michael Phelps n'a pas coïncidé avec cette chance. Je ne veux pas la laisser passer. Même si ce n'est que sur une épreuve, dans un relais, avec une médaille ou pas. 2028 serait une excellente façon de conclure ma carrière olympique. Et ce serait une victoire, non ? »


Le Parisien
10-07-2025
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Athlètes hyperandrogènes : « Le combat n'est pas terminé » prévient Caster Semenya après une décision européenne
La Sud-africaine Caster Semenya a salué jeudi « un résultat positif » dans la décision de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), qui a reconnu qu'elle n'avait pas eu droit à un procès équitable mais n'a toutefois pas tranché la question centrale du traitement hormonal imposé à cette athlète hyperandrogène. Si elle a condamné la Suisse pour violation du droit à un procès équitable, la Cour a en revanche déclaré irrecevables les griefs de Caster Semenya qui dénonçait des violations de ses droits au respect de la vie privée et à un recours effectif, et s'estimait victime de discrimination. La Grande chambre de la Cour, sorte d'instance d'appel, estime en effet que l'athlète de 34 ans ne relevait pas de la juridiction de la Suisse en ce qui concerne ces griefs, s'écartant ainsi de l'arrêt de première instance rendu par la CEDH en 2023 . La Sud-Africaine a néanmoins salué un « résultat positif », qui rappelle qu'il faut « protéger les athlètes ». « Nous devons respecter les athlètes, nous devons faire passer leurs droits en premier », a déclaré la double championne olympique, aux côtés de son équipe juridique. « C'est un rappel aux dirigeants que les priorités sont la protection des athlètes. » « Le combat n'est pas terminé », « tant qu'il y a de l'injustice, nous nous battrons », a-t-elle aussi prévenu, ses avocats expliquant qu'ils allaient maintenant examiner les suites possibles. Dans son arrêt de Grande chambre, la CEDH a rappelé que le respect du droit à un procès équitable, protégé par la Convention européenne des droits de l'homme, « exigeait un examen particulièrement rigoureux de sa cause ». Or la cour a estimé que cela n'a pas été le cas de l'examen opéré par le tribunal fédéral suisse saisi par Caster Semenya pour contester la sentence du Tribunal arbitral du sport (TAS). La Suisse doit verser à Caster Semenya 80 000 euros pour frais et dépens. « Le jugement rendu aujourd'hui par la Cour confirme qu'à l'avenir, les athlètes et les sportifs ont droit à un examen rigoureux des affaires qui mettent en jeu leurs droits fondamentaux. Leur protection est essentielle. C'est un grand jour pour le sport et pour les athlètes du monde entier », a commenté Schona Jolly, avocate de l'athlète. Double championne olympique (2012, 2016) et triple championne du monde (2009, 2011, 2017), Caster Semenya produit naturellement beaucoup d'hormones mâles (androgènes), susceptibles d'accroître la masse musculaire et d'améliorer les performances. Depuis 2018, World Athletics, la fédération internationale d'athlétisme, impose aux athlètes hyperandrogènes de réduire leur taux de testostérone par un traitement hormonal pour pouvoir participer aux compétitions internationales dans la catégorie féminine. Ce que refuse Caster Semenya, privée ainsi de s'aligner en compétition sur sa distance fétiche. Révélée au grand public aux Mondiaux de 2009 à Berlin, Caster Semenya y avait remporté la médaille d'or du 800 m mais son apparence physique et sa voix grave avaient suscité débats et spéculations. L'athlète avait été interdite de compétition pendant onze mois et contrainte de subir des tests médicaux dont les résultats sont restés secrets, avant d'être autorisée de nouveau à courir en juillet 2010. Mais en 2018, le règlement de World Athletics a changé la donne. Ce règlement a été validé l'année suivante par le Tribunal arbitral du sport, basé en Suisse, puis confirmé par le Tribunal fédéral de Lausanne, qui a mis en avant en 2020 « l'équité des compétitions » comme « principe cardinal du sport », au motif qu'un taux de testostérone comparable à celui des hommes confère aux athlètes féminines « un avantage insurmontable ». Les recours de l'athlète sud-africaine contre ces deux décisions ont été rejetés mais elle a obtenu gain de cause devant la CEDH le 11 juillet 2023. La cour avait estimé qu'elle avait été victime de discrimination et d'une violation de sa vie privée. Cependant, les autorités helvètes, appuyées par World Athletics, avaient saisi la Grande chambre de la CEDH, qui s'est prononcée jeudi et dont les décisions sont définitives. Si l'arrêt rendu par la CEDH en 2023 avait constitué une première victoire pour Caster Semenya, il n'avait toutefois pas invalidé le règlement de World Athletics et n'avait pas ouvert directement la voie à une participation de Semenya sur 800 m sans traitement.